La nuit était noire... La foret, endormie paisiblement ignorait le reste du monde, isolée dans un cocon doré. La lune était pleine, et de sa lumière nimbait la masse d'arbes. Le ciel, lui, capricieux, montrait de gros nuages d'orages, des nuages noirs menaçants, dans lesquels Patte de Léopard aurait put prédir une pluie certaine. Sur chaqun des arbres, au moins une branche était tombée, en signe d'abandon face à la tempête qui s'était achevée la nuit dernière. Sombre, oui, ce paysage l'était. Mais dans la vision du lieutenant, cette scène n'était rieni d'autre qu'un rêve, une image féerique interdite aux yeux des autres félins. Lui seul voyait dans cette combe ombragée des étincelles, scintillantes, dont la couleur le remplissait d'euphorie. Il n'étaitpas heureux, mais très heureux. Sa vie, enfin vengée, il serait maintenant libre de ses choix et de ses paroles.
Au sol, flotant dans une marre de son sang, le petit corps, inerte, d'un félin menaçant à l'air contrarié. Oui,enfin... Ce n'était pas un rêve, mais la vie de ce qu'on pouvait mainenant califier d'assasin. Malgré tout cela, une grande joie réchauffait le coeur de Patte de Léopard. Une sombre joie, suivant un sombre acte, qui retomberait bientôt dans les méandres des ténèbres. Mais la vie n'était pas un long fleuve tranquille, surtout celle de Patte de Léopard.
Une goutte tomba sur son pelage clair. Aussitôt, le lieutenant décida qu'il avait assez veillé le cadavre, et honoré sa mort. Il l'avait certes tué, mais il ne voulait pas l'abandonné seul, dans cette foret. Mais il était temps. Le clanallait bientôt se réveiller, et allait se rendre compte de l'absence du lieutenant.
« Que le clan des étoiles t'aceuille dignement, Chant du Phoenix. »
Alors, en un geste fluide et d'une rapidité déconcertante, il retourna au camp. Mais il commençait à comprendre la gravité de son acte. Souvent il l'avait fait, il avait assasiné ses victimes sans remords, mais cette fois, cela semblait différent.
Un peu plus tard, lorsque le soleil fu levé, le camp commença a se lever. Personnene devait être au courant que Patte de Léopard était l'assasin de Chant du Phoenix. Le chef du clan vint le voir, pour lui demander d'organiser les patrouilles du jour. Alors le guerier appela tous les membres du clan, afin de répartir les tâches entre les chasseurs.
« Je mênerais la patrouille de l'aube. Pelage de Frêne, tu viendras avec moi, si tu veux bien. Nuage d'Eau nous accompagneras. J'ai entendus dire que les marcages aux frontières ont étés éffacés, nous irrons les renouvelés. »
Alors, aussitôt, les trois félins se dirrigèrent vers la sombre foret de le veille. Alors, le lieutenant fin une surprise, pour ne pas montrer sa culpabilité. Il fallait parfois savoir mentir pour être tenus hors de tous soupçons. En rencontrant sa victime de l'autre côté de la frontière, hors de son territoire, il s'était écarté des doutes, et des dires des autres. Alors, lorsque le groupe découvrit a nouveau le cadavre, rincé par la pluie, il décida d'aller présenter ses condoléances au clan de la rivière. L'hypocrisie. Un mensonge, une attitude qu'il faut parfois savoir adopter, afin de se préserver. En arrivant au camp de la rivière, il demanda a voir le chef. Alors, il parla:
« Nous avons aperçus près de notre frontière commune, le corps d'un de vos guerrier. Il sagissait du corps de Chant du Phoenix. Nous imaginons votre désarois, et nous voulons que vous sachiez que le clan du tonnerre est avec vous. »