Train-train quotidien à la con. Je me lève à 4 heures du matin, je regarde plus les gravures sur mon miroir que mon reflet, j'ai déjà envie d'une bière. Je pressens que ça va être une journée de merde. Je fous mon anti-cerne qui est dans le réfrigérateur, et je n'hésite pas à en appliquer une couche généreuse. J'ai l'impression de ressembler à un mec malade qui a plus dormi depuis une semaine.

J'enfile un tee-shirt noir à tête de mort ( décidément, c'est mon jour aujourd'hui ) et un pantalon en jeans. Comme chaussures, je choisis juste des Converse noires. J'ai pas envie de me casser le cul pour mon style vestimentaire aujourd’hui. Je sors à la hâte et bondis dans ma vieille Volkswagen pourrie. Tandis que comme à l'habitude je roulai sans phares et à une vitesse un peu trop élevée, je me rendis compte que je ne portais plus de gants. Je les avais déchirés lors de ma rencontre avec Zoé... Par contre, les gamma croisés étaient toujours là, eux. Mais bon, on peut pas dire que j'avais trop le choix sur le coup... Fallait que je reste comme ça.

J'avais envie d'aller à un endroit animé, mais pas trop. Genre un marché. J'en connaissais un à Bichy, un marché nocturne. Je pris donc cette direction, un léger sourire aux lèvres. Ce n'était pas à deux cents mètres, donc, j'allumai un peu de musique, et je montais le volume presque à fond. J'avais mis Ohne Dich de Rammstein, une chanson qui me déprimait mais qui, au moins, éveillait en moi un peu de sensibilité et que je trouvais magnifique. Mis à part que je passais pour un con avec ma musique à fond au feu rouge, j'en m'en fichais complètement. Je préférais admirer mes mains en écoutant, même si ça me donnait envie de pleurer.

J'eus un mal fou à trouver une place de parking, donc, je casais ma voiture dans une rue paumée pas loin du marché. Au début, les gens ne me regardaient pas de travers, étant donné que lorsque vous voyez quelqu'un, vous ne fixez pas ses mains en premier lieu. De toute façon, je sentais que le premier qui me dirait un truc qui me plaît pas aurait mon poing dans la gueule. Les gens, je les emmerde profond, hein. Je suis assez grand pour savoir ce qui me plaît, même si ça ne plaît qu'à moi.
Le marché était coloré et me plaisait plutôt bien. La belle musique plus ça, ça m'avait mis du baume au coeur, mais j'étais pas de meilleure humeur pour autant. Et lorsque j'arrivai près d'un stand, je vis une fille blonde qui fixait mes mains. je n'aimais pas ça. Si elle avait quelque-chose à dire, j'attendais.

Ce matin, je m'étais réveillée très tôt. Pourquoi les cours sont si durs?! Je bannis celui qui as inventer le lycée. L'énervement, ainsi qu'une affreuse colère s'empara de moi. La journée au lycée avait été longue! Ma tête me faisait très mal... Je pris un cachet d'aspirine, avant d'aller me coucher... Ce soir, je devais sortir, évidement, on était le week-end! Non mais qui resterais enfermer chez lui un samedi soir! Bref, j'étais aller me coucher.

Après avoir dormis quelques heures, ce qui m'avait d'ailleurs bien requinquée, je commençais a me préparée. Une tenue... Pour faire la fête. Je choisis une petite robe que j'aimais bien. Elle était assez longue, arrivait au genoux. Je n'allais quand même pas m’habiller trop léger, même pour aller faire la fête. Je n'étais pas un traînée! Bref, après un passage a la coiffure, au maquillage, j'étais prête pour retrouver mes amis.

La nuit était déjà bien entamée lorsque al fête ce fini. Il devait être vers les... Vers les 4 heures, oui. Je me rendis compte que je n'étais pas loin de la place du marché nocturne. Je montais dans mon Audi, pour me rendre sur cette place. Le soleil levant me tappait dans la tête. Une chance que j'ai opté pour les vitre teintées en noir! Bon. Il était peut-être quarte heures du matin, mais la fête n'était pas finie pour autant! Je mis la radio a fond dans la voiture. En dansant, j'entendis une de mes chansons passer dans cette station, et me mis a chanter a tut tête.

Une fois la route fini, une fois que je fus arrivée sur la place du marché nocturne, j'entrepris de trouver une place de parking. Cette fois, j'avais eu de la chance. Quelqu'un partait juste devant moi. Je descendis de la voiture, toujours en chantant. Oulala, cette chanson me restait dans la tête! Je dansais encore lorsque j'arrivais devant la place. La musique, les couleurs, les stands... Ce marché était vraiment beau! Je n'étais jamais venue, et je commençais a le regretter! Soudain, mon regard se fixa sur les mains d'un homme... On voyais comme... Quelque chose dessus. J'ignorais quoi, mais cela m'attirait l'oeuil.

Soudain, l'homme remonta sa manche, pour se gratter la main. Son tatouage était alors a découvert, et, entre nous, pas très beau a voir. Comment peut-on avoir envie de sa faire un tatouage aussi moche? Je regardais un moment l'homme avec mépris, avant de me rendre compte de l’exacte signification de son tatouage. Ce tatouage... Une grande croix gammée! Autour, il y avait comme des points. J'étais loin de sa main, et je ne voyais pas les petits graphismes. Sans réfléchir à ce que je faisais, je m'avançais vers lui.

"Ton tatouage, il est vraiment nul."

Evidement, je le savais, ma phrase était nulle. Mais l'action manquait, en cette heure. J'avais bien envie de me remettre en forme en me... disputant avec lui. Oui, c'était très bizarre, mais c'était comme sa!

La fille s'approcha de moi. Je fis un léger sourire en coin que personne ne perçut. J'avais fait exprès de remonter ma manche et de faire semblant de me gratter la main pour qu'elle arrête de me regarder et qu'elle me dise plutôt quelque-chose. C'était réussi.

"Ton tatouage, il est vraiment nul."

Je voulus éclater de rire parce que c'était vraiment ce dont j'avais envie. Je m'attendais à « putain, mais t'es vraiment un sale nazi ! », mais non. Vu comme ça. Mon tatouage était nul. Moi je l'aimais bien mon tatouage. Et si ça lui plaisait pas, ba tant pis pour elle tiens, j'en ai juste rien à foutre, mais j'ai quand-même pas envie de ma laisser faire.

- Okay. Mon tatouage est nul... T'avais pas mieux comme phrase pour me traiter de sale néonazi..?

Je souris, j'avais vraiment envie de rire, mais c'était vraiment trop marrant de se disputer avec les gens. Et puis j'avais trop l'habitude, alors. J'émis un gloussement sadique. Pour qui ils se prennent les gens ?! En parlant de ça, tout le monde était retourné et me regardait avec des yeux ronds. Des yeux de merlans frits. Je regardai un mec dans les yeux en souriant et levai le bras droit genre pour dire " Heil " en gigotant les doigts comme si je faisais signe à ma mère. Hoo, ce que j'aime la provocation !

"Okay. Mon tatouage est nul... T'avais pas mieux comme phrase pour me traiter de sale néonazi..?"

Ouah! Il l'avait avouer! Il disait lui même que son tatouage était nul! Nan mais sérieusement, pourquoi se faire un tatouage nul? A quoi sa nous avance, au fond? Je secouais la tête, en riant, un peu méchamment, mais ce n'était rien comparé au rire qu'il me renvoya sec.

Je me tourna alors, pour regarder les gens. Tous le monde nous regardaient avec des gros yeux ronds, et sortis de leurs orbites. Leurs têtes me faisaient éclater en un rire sarcastique. J'aimais tellement être au centre de l’attention, que j'en oubliais presque le crétin a qui je parlais. Mais c'est alors, que j'allais faire quelque chose de très... Contradictoire.

"Hé! Mais c'est pas une pièce de théâtre! Vous êtes pas obligés de rester!"

Je me retourna alors vers mon interlocuteur, puis je lui répondis:

"Tu veux que je te traites de Néonazi?! Nan mais tu t'fais un kif ou quoi?! Voilà! T'es qu'un sale Néonazi débile!"

Après avoir dis cette phrase, je me sentais... Pas minable, non, mais vraiment mal. Je voulais m’excuser, mais je n'allais quand même pas m'abaisser a ce niveau! Je repris alors un air décidé, sur de moi, et quelques peu arrogant. Celui dont j'étais si fière. Celui... celui qui m'avait valu le titre d'adolescente sure d'elle...

"Hé! Mais c'est pas une pièce de théâtre! Vous êtes pas obligés de rester!"

Minable. C'était le seul mot qui me venait à l'esprit. Tout simplement car cette phrase manquait complètement de franchise et était complètement hypocrite : simplement au vu de la façon dont elle m'avait parlé pour le première fois, j'avais deviné qu'elle aimait être au centre de l'attention. Eh bien pas moi. Elle se tourna vers moi et me dit méchamment :

"Tu veux que je te traites de Néonazi?! Nan mais tu t'fais un kif ou quoi?! Voilà! T'es qu'un sale Néonazi débile!"

La colère monta en moi. Comment une gamine, une sous-homme, une non aryenne osait-elle me parler comme ça ?! Comment avait-elle OSÉ m'agresser ? Était-ce une blague ? Sans plus pouvoir me contrôler et me fichant des gens autour, je levai mon bras et lui enfonçai mon poing dans la figure avec force. Elle tomba à terre.

- Mais t'as rien d'autre à foutre dans ta putain de vie que d'agresser les gens ? Si tu veux jouer à ça avec moi, pas de problèmes !! Tu veux te battre, gamine ? Eh bien approche !! Je t'attends !

Je n'avais aucune pitié ni aucune émotion, comme chaque fois que j'étais pris dans une crise de folie hitlérienne, donc, sans sentiments, sans compassion, pour ne pas être faible.