A peine entré en classe, je remarque qu'une boule s'est formée dans ma gorge. Je suis déjà en colère alors que les gosses ne m'ont encore rien fait. J'ai bien dit "encore".
Mais j'ai une excuse, j'ai passé une journée de merde. On peut pas dire que je sois ici depuis longtemps, en fait. Mais comme ça manque cruellement de profs, bha voilà. Mais les jeunes me font chier, généralement... Quoique. On était à la dernière heure, et ils allaient être vachement énervés, et je me ferais un plaisir de les remettre à leur place. Après la matinée à la con et le repas de midi avec tous ces autres profs, j'étais vraiment pas d'humeur charmante.

Je rentre en classe... Je pousse la porte... Une vingtaine d'élèves qui me regardent avec des yeux ronds l'air de dire " allez, à quoi qu'il ressemble le Boche " ? Je mis un pied dans la classe, regardant à peine mes élèves, enlevai mon manteau d'un geste brusque et le jetai sur ma chaise. Puis je retournai à la porte et la claquai comme un dingue. Je fis aussi claquer le tas de feuilles sur mon bureau. Puis je levai un regard meurtrier sur les jeunes qui me regardaient avec des yeux ronds, avant de faire un grand sourire.

- Salut les t'chôs.

Un mec se leva et me regarda dans les yeux. Je fis de même et lui souris, un sourire sarcastique.

- SITZEN !

Je le montrai du doigt. Le mec se rassit, les yeux baissés. Moi, j'étais juste à fond dans mon trip d'allemand psychopathe.

- Pour avoir votre moyenne, commençais-je, il vous suffit de considérer la race aryenne comme supérieure. Parlez un allemand guttural et fier. Et correct, bien sûr.

Puis, comme un con, j'éclatais de rire. Toute la classe me regardait avec des grands yeux mouillés de peur et de curiosité. Des yeux de merlans frits, comme d'habitude.

- Comme vous devez le savoir, j'suis M'sieur Günsche. Vous pouvez m'appeler M'sieur Otto si ça vous chante, du moment que c'est pas " le Boche psychopathe ", même si je comprends que ça donne envie.

Je souris de nouveau. Puis, je donnai mon cours normalement. D'abord, je fis passer aux élèves un test de niveau en quelque sorte, pour voir un peu les nuls et les vrais, comme je disais. Il y avait plus de nuls qu'autre chose. Franchement. Pour dire "nationalité', il y en a encore qui ont réussi à foutre sur leur feuille " nazionnaliteit ".
Je tapai mon poing sur la table et criai :

- LA NATIONALITÉ C'EST STAATSANGEHÖRIGKEIT !!

1 heure de cours. Voilà tous ce qui nous restait, avant la fin de la journée, avant la liberté. Ouais, les cours, c'est cool, pour les potes, les pauses... Mais surement pas pour les cours! C'était en tout cas mon opinion. C'est clair, je suis pas le petit intello premier de la classe, et alors? C'est pas pour sa que je suis totalement con. La preuve, je suis au lycée, non? Si je ne savais pas réfléchir, je me serais arrêter au collège!


Bon! Je finis quand même par me résoudre a ne pas sécher cette dernière heure. Je ne m'étais pas décidé tous seul, mais aussi sur les demandes de mes amis. Et puis cette dernière heure ne serait pas totalement ennuyante, on allait voir notre nouveau prof d'allemand. Je n'avais jamais fais d'Allemand, et... On peut pas vraiment dire que j'en avait envie, mais c'était comme sa, hein! Bon! donc, j'arrivais devant ma salle de cours. Le prof nous ouvrait la porte, doucement, comme craintif. Puis,d'un mouvement plus saccadé, il acheva son ouverture.

De quoi il avait l'air, au premier abord? La réponse est simple, mais pas très plaisante. Vous la voulez? D'un psychopathe. Oui, vraiment. Bon OK, peut être que j’exagère une chose ou deux, mais en tous cas, il n'en était pas loin. En cours, je m'assis a une table, pas loin de celle de mes amis. Ben ouais,un cours sans leurs parler,c'est nul! Donc je m'étais assis avec eux.


Puis, le cours commença.

"Salut les t'chôs"

Quelques instants plus tard, le prof repris la parole:

"SITZEN !"

Il y eut toute une scène avec un gars, mais je ne la suis pas. Les gens... Qui se croyaient intéressants... J'men foutais. Franchement, qu'y-a-t-il de plus énervant que quelqu'un qui demande : "Et que-ce qu'on fait quand on a fini??". Ouais, cette phrase, c'était la plus insupportable du monde.

"Pour avoir votre moyenne, commençais-je, il vous suffit de considérer la race aryenne comme supérieure. Parlez un allemand guttural et fier. Et correct, bien sûr."

Vous vous souvenez de ma première impressions sur lui? Hé bien, en voilà la confirmation. Un P.S.Y.C.H.O.P.A.T.H.E !

"Comme vous devez le savoir, j'suis M'sieur Günsche. Vous pouvez m'appeler M'sieur Otto si ça vous chante, du moment que c'est pas " le Boche psychopathe ", même si je comprends que ça donne envie."

Au moins, il avoue qu'il peut paraître d'un fou, c'est déjà sa! La première solution a un problème, c'est d'admettre qu'on en a un!Il nous donna ensuite une interro. Comme 'avais jamais fait d'Allemand, je ne mis rien, j'avais rendue une feuille blanche.

"LA NATIONALITÉ C'EST STAATSANGEHÖRIGKEIT !!"

Je jetais un coup d'oeil à la pendule. Seulement un quart d'heure! Mais le temps passe au ralentit ou quoi?! Cette fois, c'était fini. J'avais lâcher prise... J'enfouis ma tête a l’intérrieur de mes bras, puis ferma les yeux.

J'étais en vacance... Tout le monde était là, tranquille, sur une belle plage... Bref,le rêve! souriant, joyeux, tout le monde parlait, même avec des gens qu'ils ne connaissaient pas. Je tournais la tête. Le soleil se couchait sur la mer. Et une silhouette s'avançait vers nous... J'avais aucune idée de qui c'était, mais je voulais même pas le découvrir. Je tournas alors la tête vers autre pars. Vous trouvez sa bizarre? Ouais, vous êtes pas fous, c'est bien bizarre. Mais bon, c'était un rêve, alors on s'en fou, même si sa se peut pas. Ce rêve... Mon rêve! J'avais complètement oublier qu'on était en cours d'Allemand! Ben ouais, en même temps, je dormais. Mais une voix désagréable ne tarda pas a me sortir de mon sommeil...

Je parlais, je parlais... J'étais vraiment un prof chiant. Mais j'avais quand même remarqué que je m'étais adouci depuis le début du cours et ne criais plus. J'expliquais les choses à ceux qui ne comprenaient pas, même si j'avais plutôt envie de leur fracasser la tête contre le tableau, mais bon, je n'oubliais tout de même pas le travail d'un prof au départ. Comme beaucoup d'élèves faisaient de l'allemand pour la première fois - ce dont je n'étais pas au courant au départ -, j'avais mieux compris pourquoi les trois quarts des copies que j'avais ramassées étaient blanches, et l'autre quart, remplies de conneries phénoménales comme l'exemple cité plus tôt.

J'expliquais un truc, un peu vite d'ailleurs, et je voyais la classe qui me regardait comme si je parlais chinois. Mais bon, au moins, ils m'écoutaient... Ou pas.
Mon regard se posa sur une masse informe. Je m’interrompis directement et les élèves suivirent mon regard pour voir ce qui avait attiré mon attention, dans le sens négatif bien sûr. Un mec DORMAIT sur son bureau. Mon cerveau prit le temps d'assimiler qu'un mec DORMAIT à mon cours. Je voulus rire, mais j'en étais incapable. Par contre, je fis un petit sourire en coin lorsque je vis des filles mettre leur main devant leur bouche pour dire " mon Dieu, il va se faire tuer ". Ce n'était pas faux.

A pas de loup, j'allais chercher le tas de feuilles énorme que j'avais claqué sur mon bureau au début du cours.

- On va réveiller monsieur.

Je m'approchai du mec, levai mon tas de feuilles et entendit toute la classe retenir sa respiration. Je vis l'était bordélique du bureau. Puis, avec un énorme claquement, les feuilles atterrirent à quelques millimètres de l'oreille du jeune. Les bics volèrent, les feuilles aussi, dans un bruit sourd et fort.

- ARBEIIIIIIIIIIT !!!*

J'avais gueulé comme un malade. Le mec sursauta. Un silence de mort s'était fait dans la classe.

Spoiler:

Je dormais encore lorsque j'entendis une voix, qui disait:

- On va réveiller monsieur.

Biensûr, je ne l'entendis pas distinctement, et ne compris pas l'avertissement du prof. Mais je en tarda pas a être vraiment réveillé. Ouais, c'est clair! Le prof, comme un fou, tapa un énorme tas de feuilles sur mon bureau. Mon rêve s'évanouit. Plus de mer, plus de plage, ni de vacances. Juste... Un cours. Les feuilles avaient volés, et s'étaient éparpillées par terre. Aussitôt, le prof dit, ou plutôt cria dans mes oreilles encore engourdies:

- ARBEIIIIIIIIIIT !!!

Alors, presque immédiatement, je répliqua, sans me soucier de se qu'il attendait, et en regardant tristement les feuilles éparpillés par terre:

"Je vous préviens, c'est pas moi qui ramasse!"

J'us envie de rire. Je vis tout de suite que le prof moins. Mais je lui offrit un grand sourire, digne des plus belles occasions. Quoi de moins approprié a la situation qu'un sourire? Enfin bref, je n'avais vraiment pas envie de m'énerver. J'étais bien trop crevé pour sa. Ben oui, pour s’engueuler avec quelqu'un, il faut quand même de l'énergie! Alors, je me rappelasqu'il m'avait appelé monsieur.

"Au fait, laissez tomber le monsieur, vous pouvez m'appeler Axel."

Un rire monta dans la classe. Je me sentis mal.J'avais provoqué exactement ce qui m'énervait le plus dans un cours. Aussi je regarda le prof, d'un air désolé. Mais je ne me laissais pas abattre. J'allais continuer mon rêve! Je m'affala sur mon siège, en regardant le prof toujours. Mais mon regard avait changé. Il brillait maintenant d'une pointe d'arrogance. Et un sourire sarcastique pouvait facilement se lire sur mes traits, tandis que j'attendais une réaction du prof...

"Je vous préviens, c'est pas moi qui ramasse!"

Ba tiens, ça, je ne m'y attendais pas. Et encore, je n'avais pas encore entendu le meilleur.

"Au fait, laissez tomber le monsieur, vous pouvez m'appeler Axel."

Ces phrases ne m'énervèrent pas et ne m'obligèrent même pas à réfléchir. Je n'avais certes pas envie de rire, et j'avais envie de mettre ce mec en chambre à gaz, là tout de suite. Mais bon. Passons. Au fond, je le pense pas vraiment... J'espère quoi.
Je savais pertinemment que les jeunes avaient un sale don d'arrogance et de non respect, mais je pouvais pas dire que j'étais mieux sur ce coup. Je n'eus pas besoin de réfléchir en voyant le ton d'arrogance et le sourire sarcastique sur les traits de ce Axel qui avait fait rire toute sa classe.

- Ha mais oui ! Tu as raison. Ce n'est pas toi qui ramasse.

Je retournai à mon bureau en laissant tout comme ça et fis un sourire d'ange.

- Vous vous levez tous, sauf Axel.

Tout le monde me regarda avec des yeux ronds, l'air de dire " mais putain, ils nous veut quoi celui-là ? ". J'émis un gloussement intérieur.

- Chacun de vous ramasse une feuille, sauf Axel. Et vous ramassez avec votre bouche. Puis vous vous tirez dans la cour et vous ramassez les papiers. Tous, sauf Axel.

Cela fit l'effet que j'attendais. Tout le monde se tourna vers Axel et le dévisagea. Certains lui lançaient des éclairs. L'air ahuri de certains failli me faire éclater de rire, mais j'étais plus calme que jamais. Je m'assis sur mon bureau - oui, dessus - et regardai le spectacle. Puis, sans pouvoir me retenir, je me mis à mourir de rire en voyant une fille accroupie, son pantalon laissant apparaître sa lune, avec les yeux qui louchent légèrement, qui tentait de ramasser la feuilles avec son bifteck. Tout le monde me regardait. Je riais aux larmes, sans pouvoir m'arrêter.

- Ha mais oui ! Tu as raison. Ce n'est pas toi qui ramasse.

Un sourrire se dessina très clairement sur mes lèvres. Un sourire, tout ce qu'il y a de plus sincère. J'étais content. Le prof souris, d'un sourire d'ange, qui ne cachait rien de bon. Il était revenu derrière son grand burreau.

- Vous vous levez tous, sauf Axel.

Là, les élèves le regardèrent avec des yeux bizarres, genre interrogatifs. Le prof zavait l'air de jubiller de l'interrieur.

- Chacun de vous ramasse une feuille, sauf Axel. Et vous ramassez avec votre bouche. Puis vous vous tirez dans la cour et vous ramassez les papiers. Tous, sauf Axel.

Ouais! Cool! Les autres élèves me lancaient des éclairs. Mais franchement, qu'es-ce que j'enavait a faire?! Attend... Les gens me regardent jalousements, et devaient se ridiculiser, et moi, j'étais tranquille, tout seule. Qu'est-ce qui devait me rendre triste?! Puis il regarda... Un fille, qui portait un pentalon taille basse... Bon évidement,on voyait un peu tout. Je lui souris, puis je souris au prof, et répondis:

"Monsieur, dites moi... C'est votre passion d'humilier les élèves?! Et puis... Si vous croyez que jevais vous détestez pour sa, détrompés vous tout de suite! Je suis pas comme sa. J'me fou d'sequeels autres peuvent bien penser de moi."

Je m'approcha de lui, et continua:

"Enfait, c'est pas très bien de matter les élèves..."

Je riais... Tellement fort! Pas sonore, quand même mais j'étais content. Le prof me regardait d'un air... Assez menaçant, je dois dire. Mais peut importe, cela n'entâchait pas d'un poil mon plaisir. Aaahhh Ce que j'aimais les profs qui se croyaient simpa et malins, alors qu'en fait, c'est que des gros lourds que personne n'aime.

"Ben quoi?! Quesque vous pouvez me faire?!"

Je pris un air outragé, bien sur compleitement immité, et très mal fait,, mais c'était fait éxprès.

"Oh non! Vous allez quand même pas mettre un mot?"

Je rigolais... Encore et toutjours. Nous étions a présent seuls dans la salle.

Ce mec... Il avait beau me dire ce qu'il voulait, je ne pouvais pas m'empêcher de trouver ses réponses amusantes. Certes un peu... Ridicules. Mais intelligentes en même temps. Et comme j'étais du genre à bien cacher mon jeu, j'aimais bien les gens intelligents. A part que là, j'avais envie d'exploser sa tête contre le tableau, et comme depuis le début du cours j'en ai fortement envie, j'espère pouvoir résister...

Tout le monde était sorti. On allait pouvoir régler ça simplement. Ou peut-être pas. En fait, je n'en avais aucune idée.

"Oh non! Vous allez quand même pas mettre un mot?"

Un mot ? Si il savait... Ce que j'en avais rien à foutre des mots.

- Tu me prends pour un con hein... Le pire ce que je peux même pas t'en vouloir.

Je m'assis à côté de lui sur le bureau et le fixais dans les yeux.

- J'étais comme toi. Et j'ai vite changé. Je suis pas un vieux, hein, je sais pas si t'as vu.
Haa ouais et... Tu me demandais si j'aimais humilier les élèves... C'est une longue histoire. Mais comme je suis pas du genre à raconter ma life, et que j'ai horreur d'être au centre de l'attention, tu te passeras de ça...

Je marquais une pause. Une certaine... Pitié s'était emplie de moi. Comment était-ce possible ? Je lui avais dit la vérité. J'avais été comme lui. Je m'étais foutu de mes études, je me fichais du regard des autres. Et maintenant je ne faisais que regretter ma stupidité...

- Tu me prends pour un con hein... Le pire ce que je peux même pas t'en vouloir.

Perspicace, le prof! Non mais y'avait pas besoin d'être un génie pour le deviner. Même moi je l'aurais sue, pas besoin d'être une lumière hein. Il vint s’asseoir près de moi, pu

- J'étais comme toi. Et j'ai vite changé. Je suis pas un vieux, hein, je sais pas si t'as vu.
Haa ouais et... Tu me demandais si j'aimais humilier les élèves... C'est une longue histoire. Mais comme je suis pas du genre à raconter ma life, et que j'ai horreur d'être au centre de l'attention, tu te passeras de ça...

Sérieusement, est-ce que j'imaginais que mon prof avait été un jour comme moi? Sa, carrément pas! Et, bizarrement, même si il me l'avait dit, je ne l’imaginais pas du tout. Attend... Comment un prof complètement taré, près a tout pour humilier les autres, pouvaient avoir un jour été a ma place? Vous trouvez pas sa bizarre, quand même?

"Ouais... P'tetre que votre histoire est longue, mais on a du temps devant nous, non? Je viens de dormir, et maintenant, j'ai de l'énergie pour entendre ce que vous allez me dire!"

Je souriais. Ouais, j'avais vraiment envie d'entendre son histoire. Disons que je ne le trouvais plus si con qu'avant.

- Ouais... P'tetre que votre histoire est longue, mais on a du temps devant nous, non? Je viens de dormir, et maintenant, j'ai de l'énergie pour entendre ce que vous allez me dire!


De l'énergie pour entendre ce que j'allais lui dire ?? Ok... On aura tout entendu ! Je savais que j'étais chiant, mais à ce point... Et puis au fond, je ne savais pas quoi dire. Mon histoire, c'est pas une chose qui se raconte. J'vais pas sortir à l'un de mes élèves que je suis néonazi, parce-que je vois vraiment les emmerdes venir. Et ma propre soeur est pas au courant, alors un type qui dort à mon cours, vaut mieux laisser tomber.

- Eh ben t'as mal choisi tes mots. Je n'aime pas humilier les élèves. Du moins, ce n'est pas mon intention de départ. Après, si je le fais, ce n'est pas totalement sans raison.

Je marquai une pause. Comment lui faire comprendre ça sans mentionner le centre de tout, le motif principal ? C'était impossible...

- Le caractère de quelqu'un se fait pas ainsi. Souvent, en toute logique, si on a bon caractère, c'est qu'on est heureux. On a toujours une raison pour être mauvais. Et souvent, on ne mentionne pas cette raison. Voilà pourquoi quand on traite quelqu'un de fou, il faut savoir qu'il a une raison d'être fou.

Je fis un léger sourire. Si il voulait vraiment passer le temps, ben il était servi.

- Au départ, j'étais prof d'allemand pour faire passer ma passion. Mais quand j'ai vu que les gens en avaient rien à foutre de l'Allemagne, il était trop tard pour revenir en arrière. Voilà pourquoi ça me deg quand je vois un mec dormir à mon cours, parce que je me rends compte que le pays pour lequel je me tuerais, eh bah tout le monde s'en fout. Et tu dois savoir autant que moi qu'il est difficile voire impossible de garder une forte passion à soi seul...

Je ne savais pas pourquoi je parlais autant. Mais je disais un peu la vérité quand même. Même si il ne pourrait jamais se rendre compte...

- Eh ben t'as mal choisi tes mots. Je n'aime pas humilier les élèves. Du moins, ce n'est pas mon intention de départ. Après, si je le fais, ce n'est pas totalement sans raison.

Parce qu'il ne les avaient pas humilier peut-être?! Non mais c'est pas parce qu'on est prof qu'on a le droit de se foutre de la guele de ses élèves! C'étaitson premier cours, mais il venait de se forger une image dans la tête de tousles élèves, je crois. Et... Si je puis me permettre, pasune bonne image.

- Le caractère de quelqu'un se fait pas ainsi. Souvent, en toute logique, si on a bon caractère, c'est qu'on est heureux. On a toujours une raison pour être mauvais. Et souvent, on ne mentionne pas cette raison. Voilà pourquoi quand on traite quelqu'un de fou, il faut savoir qu'il a une raison d'être fou.

Une raison peut-être, mais je ne trouvais pas sa si simple. Lorsqu'on est fou, si c'est qu'on a un problème, on le sait. Alors pourquoi ne pas le régler? Cette explication ne me suffisais pas du tout, mais alors, je la trouvais tellement nulle! Et puis... Je ne pensais pas avoir un TRES bon caractère, quoi que pas désagréable(je présume) et je n'étais pas pourtant malheureux.

- Au départ, j'étais prof d'allemand pour faire passer ma passion. Mais quand j'ai vu que les gens en avaient rien à foutre de l'Allemagne, il était trop tard pour revenir en arrière. Voilà pourquoi ça me deg quand je vois un mec dormir à mon cours, parce que je me rends compte que le pays pour lequel je me tuerais, eh bah tout le monde s'en fout. Et tu dois savoir autant que moi qu'il est difficile voire impossible de garder une forte passion à soi seul...

Ouais... C'est pas faux, disons. Au moins sur un point, les gens s'en foutent de l'Allemagne. Moi, particulièrement. Je ne savais même pas pourquoi j'en faisais.

"Ouais... C'est vrai, au moins sur deux points. Le premier, que c'est dure de garder sa passion pour sois seul. Mais le deuxième, que je ne connais personne, a pars vous, vous vous en doutez, qui aime l'Allemagne. Du moins, qui lui trouve quelque chose de particulier. Même moi, je ne vais pas dire que je m'en fiche, mais... Je ne passerais pas ma vie a y penser. Fin vous comprenez, quoi."

- Ouais... C'est vrai, au moins sur deux points. Le premier, que c'est dure de garder sa passion pour sois seul. Mais le deuxième, que je ne connais personne, a pars vous, vous vous en doutez, qui aime l'Allemagne. Du moins, qui lui trouve quelque chose de particulier. Même moi, je ne vais pas dire que je m'en fiche, mais... Je ne passerais pas ma vie a y penser. Fin vous comprenez, quoi.

Je soupirai. Plutôt que d'aller droit au but, sérieux... Je savais que les jeunes se fichaient de l'Allemagne, à tort. Alors pas besoin de me parler comme ça pour me faire plaisir.

- Non, je comprend pas. Enfin si. Mais pas comme tu l'entends. L'Allemagne est un pays auquel il faut s'intéresser pour découvrir sa valeur, car l'on en parle rarement, au contraire des USA ou du reste des pays que " tout le monde aime " sauf moi. Après, il existe une relation spéciale entre le sang allemand et le sol allemand.

Je fis un sourire en coin. Je fixai mon élève dans les yeux.

- C'est à dire qu'en tant qu'allemand je sais de quoi je parle, mais personne peut comprendre, et si tu connais personne qui aime l'Allemagne, c'est tout aussi normal que l'eau mouille, même si ça devrait pas l'être.


Je me levai. Le cours était fini dans 2 minutes. J'ouvris la porte et criai aux élèves dehors :

- C'est bon, vous pouvez rentrer.

Tout le monde s'exécuta, fit son cartable et sortit sans rien dire. Mais Axel resta.

« Ouais, peut être. Après, tout le monde aime son pays de naissance, sa parait logique. Sa ne fait pas longtemps que vous êtes dans ce lycée. Est-ce que vous avez eu le temps de rencontrer toutes les classes, et tous vos élèves? »

Ça, c'était totalement faux. Tout le monde n'aime pas son pays de naissance. [ comme la fille qui écrit ce rp ]. Mais comme mon élève semblait ne plus tenir cette conversation, je ne pouvais plus faire référence à notre... Ancienne conversation. Et sa question là. Je pris seulement le temps de réfléchir à son sens. Un sens caché... ? Pourquoi cette question ? J'étais le premier à savoir qu'on s'en foutait si notre prof connaisse ou non ses élèves... Enfin bref. Si il tenait tant à rester ici, eh bien, tant mieux pour lui, sauf que moi, ma journée était finie. D'ailleurs, quand il avait regardé sa montre et vu la fin des cours arriver, j'avais vu son sourire, et j'avais presque envie d'en faire un moi aussi...

- « Pas encore. Je crois qu'il me reste deux classes. Mais il y a une élève, je sais pas si tu la connais, peut-être, elle doit avoir ton âge... Je l'ai rencontré en dehors du lycée, une fille toujours de bonne humeur, qui ne doit pas avoir un seul ennemi... »

Mon élève me regarda, voulant encore des explications.

- « Une fille aux cheveux et aux yeux châtains, sensible, mais d'une énergie débordante. Elle...»

Je regardai Axel. Il avait soudain blêmi. Son visage avait blanchi et ce sourire avait disparut. Pourquoi avais-je parlé de Zoé ? Peut-être qu'il la connaissait, vu qu'elle avait son âge et que le lycée était assez petit... Peut-être la haïssait-il, raison pour laquelle il ferait cette tête là ? Non...

« Euh... La description me rappelle quelqu'un, mais je n'arrive pas à savoir qui c'est... Pourriez-vous me dire son nom? Peut-être que sa me reviendra... »

Un certain malaise m'emplit. Je savais, je ressentais, qu'il pensait à Zoé. Mais qu'était-elle pour lui pour qu'il le prenne ainsi...? Je vis qu'il avait pris un air naturel pour ne pas éveiller les soupçons, mais j'étais assez fort pour remarquer certains sentiments sur le visage des gens. Et maintenant... Il fallait que j'invente un nom... Tout de suite, n'importe le quel ! Je maudis mes cordes vocales à ce moment.

- Zoé. Tu la connais n'est-ce pas.

C'était sorti tout seul. Mais bon Dieu, pourquoi n'avais-je pas inventé un nom, c'était un élève qui ne savait rien de ma vie, j'aurais plus lui envoyer n'importe quoi à la tronche qu'il aurait rien compris ! Tout de suite, je vis sa tête changer, comme je l'avais prévu... Cette phrase avait été dure, sans émotion, sans intonation. Comme ça. J'étais assommé par ma connerie. Mais je ne savais pas pourquoi je m'affolais comme ça, au pire si c'était sa pire ennemie ben on en parlerait plus ! Le problème, c'est que quelque chose en moi me disait que ce n'était pas la haine qu'il ressentait... De la... Jalousie ?

Le visage de mon élève changea d'expression. Son air choqué s'évapora pour laisser place à un sentiment que je ne connaissais que trop bien. Ses traits devinrent expressifs, même un peu trop. Au début, il ne sembla ressentir qu'un mélange de colère et de perplexité, mais sa figure se noircit, et ses yeux devinrent noirs comme l'ébène. Ses doigts craquèrent un par un, il respirait fort. Je me demandais si c'était possible de se mettre dans une colère pareille.

Je savais qu'un peu de douleur se cachait aussi là au fond. J'avais fait une connerie, oui pas besoin de le préciser, et j'avais deviné laquelle. Il ne s'était pourtant rien passé entre Zoé et moi. Ou presque rien. Mais je ne pouvais pas dire ça... Nous nous étions très fort rapprochés, mais je ne ressentais pas l'amour, vraiment celui que je ressentais avec Anouck, car la jeune fille était bien trop jeune, même si elle comptait énormément pour moi.
Les gestes et l'expression d'Axel auraient dû me faire peur, mais ils éveillèrent une profonde curiosité. Je me demandais si il allait me frapper, et je l'espérais presque. Il y aurait un peu d'action, au moins. D'un autre côté, je risquerais de me faire virer, car je ne savais pas me battre sans blesser gravement. Si j'enfonçais la tronche de mon élève comme celle du type au bar l'autre jour, je n'étais pas sorti de l'auberge.

Curieusement, le jeune garçon semblait tenter de retrouver son calme. Il prit une profonde inspiration.

« Monsieur... Excusez moi... Je n'aurais pas du n’emporter. »

Je lisais dans sa voix cette même perplexité que sur son visage, avec un peu de colère et de regret. Je souris.

« Rassure-toi. Ma compagne ne s'appelle pas Zoé Swith. Mais Anouck Caladhiel. »