Matthew attrapa son portable et s'affala sur son lit. Il avait une idée qui lui trottait dans la tête depuis quelques heures. Ce n'était pas sain, et ce n'était pas propre en soit. Mais, ça avait un certain côté attractif, excitant, de la nouveauté en quelque sorte. Il resta tout de même à regarder son écran noir pendant plusieurs minutes, pesant le pour et le contre puis finalement, après qu'un sourire légèrement effrayant se soit dessiné sur son visage, il composa le numéro. Il vit une animation bouger sur l'écran et il porta la machine à son oreille. Son sourire déformant toujours son visage, il attendit patiemment que son interlocuteur daigne répondre, et il avait intérêt ! Matt jubilait intérieurement. Il en avait envie depuis le début de la journée. Finalement, il entendit un déclic de l'autre côté de la ligne, son sourire s'élargit et il n'attendit même pas qu'on commence à parler, il en vint au vif du sujet.

"Si tu arrives à tenir pendant une heure et demi, je serais tout à toi pendant la nuit qui suit..."

Matt devait avoir une tête effrayante à ce moment présent. Il voulait tester ses limites, il voulait le voir tomber devant lui. Peut être qu'il possédait un caractère un peu, violent. Non. Pas peut être, il le savait. Mais maintenant, son désir était trop grand. Ce n'était pas sain... Mais il s'en foutait. Sa voix recommença à résonner de l'autre côté de la ligne, plus perverse, plus envieuse, plus joueuse.

"Je me demande si tu arriveras à te retenir de venir frapper à ma porte pendant ce phone-sex... Etienne..."

"Ok, je t'écoutes... Tu ne me feras pas céder, je t'aurais pour moi tout seul..."

Matthew avait maintenant dépassé le stade de la jubilation. Il savait qu'Etienne céderait rapidement mais il ne souhaitait pas perdre le pari qu'il avait lui même lancé. Il se redressa sur son lit en regardant le mur opposé. Sa chambre mitoyenne à celle du châtain n'allait pas étouffer énormément de bruits mais, ça ferait l'affaire. L'irlandais mit son portable sur le haut parleur en baissant un peu le son, le posa près de lui et appuya son dos contre la parois derrière lui.

"C'est ce qu'on verra, pretty ass ~"

Il savait exactement comment procéder et il n'allait pas s'en priver. Prenant la dernière réplique d'Etienne comme une invitation à commencer, Matt descendit sa main jusqu'à son boxer et le fit légèrement glisser le long de ses hanches. Sans attendre plus, il glissa sa main contre sa virilité et s'en saisit. Il fit des mouvements lents et amples, se privant lui même. Au bout de quelques minutes, son érection se fit douloureuse mais il continua au rythme imposé, voulant que ses gémissements de plaisir et de frustration se fassent clairement entendre par le châtain. Ses joues étaient rougies et indécemment, il continuait à aller et venir contre sa verge. Dans une sorte de plaisir sadique, il approcha le téléphone et gémit perversement contre le combiné en murmurant le prénom de l'aîné...

"Tu vois... Ce ne sont pas tes mains..." Ajouta-t-il entre deux soupirs.

"Eh bien justement, mes mains, en faisant ça tout seul, elle ne peuvent pas te caresser les flancs, ni te faire frissonner, et ma bouche, elle ne peut ni t'embrasser, ni te lécher, ni te mordiller... Penses-y... Je t'ai dis que tu ne m'auras pas..." Commenta Etienne d'une voix sensuelle.

Un long frisson remonta le long de l'échine de l'irlandais. Il se fit violence pour ne pas imaginer tout ce que le châtain venait de lui dire. Pendant un instant, la pensée qu'il le ferait si il s'offrait à lui lui vint à l'esprit, mais il la refoula. Matthew sourit. Il s'y prenait bien lui aussi mais il ne comptait pas perdre aussi facilement. Il essayait d'imaginer Etienne de l'autre côté de la parois, se retenant de ne pas se toucher. Il ne tiendrait pas longtemps... ça, le blond se l'était promis. Quelle honte ça serait si il tombait dans son propre piège. "Bien essayé Et', mais je t'aurais..." pensa-t-il.

"Et c'est bien toi que je veux Et'... Je veux te sentir sur mon corps..." Dit-il d'une voix entre la sensualité et une sorte de tristesse exagérée pour donner plus de drame à ses paroles. Pour ponctuer ses mots, il gémit fortement en accélérant la vitesse sur sa verge. Ne voulant pas venir tout de suite, il ralentit de nouveau. La sensation de sa main sur son entre jambe n'était pas la même que quand le châtain le touchait. Il fit la moue, il le voulait son Etienne. Mais il le voulait à lui. Et sa fierté ne lui permettrait pas.

"J'ai besoin de toi... Je te veux maintenant..." Rajouta-t-il, gémissant et envieux.

"Eh bien vas-y, je t'attends moi... "

Matt se mordit les lèvres quand il reçu la photo du châtain. Il avait bien joué son coup, à croire qu'il a fait ça toute sa vie. Il se dépêcha de faire disparaître la photo, ne souhaitant pas être influencé encore plus. Il réfléchit à toute allure à un moyen de soumettre Etienne mais rien ne lui vint à l'esprit. Alors lui, ne réfléchissant pas, il sortit la première pensée venue.

"Mais je te veux..." Murmura-t-il avec un voix boudeuse.

Son excitation était à son apogée et, ne pouvant attendre plus, il accéléra le mouvement sur sa verge, gémissant fortement, il vint et souilla ses draps. Il laissa échapper un long soupir et haletant il fixa le téléphone, affichant maintenant un quart d'heure de conversation. Il se demandait comment il tiendrait encore plus d'une heure. Et Etienne qui n'y mettait même pas du sien. Il bouda, il voulait l'entendre lui aussi. Il le savait pas loin du point de non retour, il suffisait de le titiller encore un peu. Un sourire se dessina sur son visage. Il allait tout simplement lui rendre la monnaie de sa pièce. Il fit alors exactement ce que l'aîné avait entrepris précédemment, prenant le soin de laisser toutes les traces de sperme encore présentes sur son corps et il envoya la photo au châtain.

"...Je sais que tu aimes bien et que ça t'excites quand je te parles comme ça, ne le nies pas."

Oh non, il ne pouvait le nier. Son ventre semblait vouloir exploser. Si c'était réellement possible d'avoir des "papillons" dans le ventre, il en aurait sûrement des milliers et des milliers. Dieu que la voix d'Etienne était chaude et envoûtante, il aimerait l'avoir contre lui, maintenant mais il ne pouvait pas. Il se mordit sauvagement la lèvre quand le châtain continua sa tirade.

"Mais peut être que je te ferais aussi un suçon juste au dessus de la clavicule, ou bien un peu plus haut, histoire de montrer à tous que tu es ma possession, non, tu en penses quoi ?"

"Quand tu veux Et'" pensa très fort l'irlandais. Et lui aussi, le marquerait tellement fort que tout le monde saurait que l'aîné appartenait à quelqu'un. Qu'il lui appartenait. Tous les mots d'Etienne étaient choisis avec soin et l'excitation du blond réapparaissait rapidement. Il se crispa, ne voulant pas offrir au châtain un semblant de victoire. Il leur restait trois quarts d'heures à tenir et il ne comptait pas s'arrêter là. De l'autre côté du combiné, il entendit un gémissement. Un sourire pervers se dessina sur son visage. Alors finalement cela avait porté ses fruits. Il n'était pas loin...

"Peut être qu'au final, si tu ne viens pas, c'est que tu n'en a pas envie... N'est-ce pas ?" Termina Etienne.

Matt ouvrit grand les yeux et laissa échapper un gémissement qui se perdait dans le tremolo de sa voix. Jamais ! Il en avait terriblement envie mais il ne voulait pas perdre. Il voulait qu'Etienne soit à lui ! Il voulait lui montrer les étoiles toute la nuit. Et il allait lui montrer ! Le blond rouvrit les yeux.

"Si tu savais comme j'ai envie de toi Et'... J'aimerais te montrer ce que c'est de sentir son amour en soit. J'aimerais te montrer ce que c'est que de sentir les lèvres de celui que l'on aime autour de soit. Tu n'aimerais pas toi ? Tu n'aimerais pas que je parcoure ton corps avec mes baisers, avec mes lèvres ? Tu ne voudrais pas me sentir à l'intérieur de toi ? T’amenant à l'extase pas à pas ? Tu crois sincèrement que là, je ne souhaite pas te sauter dessus et te prendre comme je ne l'ai jamais fait ? J'aimerai tellement que tu sois là, j'aimerai que tu te donnes tout entier. Mais peut être qu'après tout je ne suis pas assez bien pour toi ?"

"Matt... Je crois que le livreur de pizza a sonné... Va lui ouvrir s'il te plait..."
"Pardon ? "

Matt ne put s'empêcher de réagir un peu violemment à ce brusque changement d'attitude et de sujet ! Comment Etienne pouvait être aussi désinvolte ? Il serra les dents, et puis, il savait qu'il avait un contenance d'estomac énorme... voir même gigantesque mais, il n'était pas stupide au point de se laisser aller à ce changement soudain. Il le prenait pour un idiot ? Il allait surenchérir quand Etienne continua:

"Je suis pas en état... En plus j'en ai commandée une 5 fromages juste pour toi..."
"Tu te moques de moi ? Un livreur de pizza à cette heure ?"

Il s'en doutait qu'il n'était pas en bon état... mais quelle excuse idiote pour changer de sujet ! Comme le silence lui répondait, il souffla et lança:

"Tss.. C'est bon j'vais voir. Mais c'est vraiment parce que j'ai une âme charitable ! Charitable j'ai dit !" Accentua-t-il en direction du téléphone. "Et non pas vorace..." rajouta-t-il pour lui même. Il afficha une moue et se leva de son lit, remettant son boxer, pour se diriger vers la porte. Quand il arriva devant l'entrée, il fit tourner la clé dans la serrure et ouvrit... sur du vide. Il souffla méchamment et referma la porte dans un claquement bruyant. Les voisins n'allaient pas apprécier, mais il s'en contrebalançait pour le moment. Il allait faire payer trèès cher ce "petit tour" à Etienne. Et il n'avait pas intérêt à s'être masturber tranquillement pendant qu'il réglait son affaire de pizzas imaginaires. "Et puis une cinq fromages sérieux..." soupira-t-il. Il s'engouffra dans le couloir et se dirigea vers la chambre de son petit ami mais au dernier moment se résigna. Il allait faire une groosse bêtise ! Il se retourna et dans un soupir, ouvrit la porte de sa chambre qu'il ne se rappelait pas avoir fermée...

"Tu vas morfler Etienne..." Se dit-il en poussant le battant.

Matthew pénétra dans sa chambre et tout de suite, une odeur parfumé l'assaillit. Son odeur. Des pétales de fleurs étaient éparpillées autour du lit et un jolie corps l'attendait patiemment sur son lit. Un sourire triomphant sur les lèvres. Sa mâchoire crut se décrocher.

"Très bien, j'attends de voir. Mais t'as perdu mon vieux ! C'est toi qui t'es déplacé pour me rejoindre ! J'ai faillis attendre mon cher..."

Il y eut un moment de blanc et le blond se contenta de loucher intensément sur le corps du châtain puis il éclata d'un grand rire. Il ne perdait pas le nord... Sans attendre, l'irlandais se précipita sur l'aîné et entoura sa nuque de ses bras. Il enfouit sa tête dans ses cheveux soyeux et lui mordilla gentiment le lobe de l'oreille.

"C'est moi qui ai cru m'impatienter... Je suis tout à toi..." Murmura-t-il en souriant.

Matt se précipita sur les lèvres de son petit ami et les dévora sauvagement. Il avait trop attendu pour ça... Il avait perdu, mais, pouvait-il vraiment le dire ? Il lécha doucement la lèvre inférieure d'Etienne en passant ses mains dans ses cheveux et derrière sa nuque. Il se positionna sur le corps du châtain, ses jambes de part en d'autre du bassin de l'aîné, le surplombant tout en continuant à l'embrasser avec tout son amour. Puis, sa main migra vers le bas, se glissa sous son drap et caressa l'entre jambe d'Etienne, un sourire sur les lèvres.

"Mais d'abord... faudrait que tu t'occupes de ça..."

Il ne fallut pas longtemps à Etienne pour retourner son compagnon et se positionner au dessus de lui. Matthew lui offrit un grand sourire et soupira de plaisir quand le châtain fit descendre ses doigts le long de son torse. Puis ses lèvres prirent le relais et il commença à enchaîner baisers, suçons et légères morsures. Enfin, il se réappropria les lèvres de l'irlandais, le léchant sensuellement avant de faire glisser le boxer du blond le long de ses jambes. Soudain, leurs bouches se détachèrent et les lèvres du châtain englobèrent la virilité de Matt sans attendre, impatientes. Le blond poussa un cri de plaisir et passa directement ses mains dans les cheveux d'Etienne, le guidant toujours plus profondément. Il haletait son nom et arquait son bassin, entraîné par son désir. La cadence accélérait, ce n'était pas comme la première fois... Ce contact était sauvage et il ne souhaitait que se libérer au plus vite. Il voulait du plaisir à l'état brut et Etienne allait lui en donner... Qu'il remplisse sa part du marché !

"E-Etienne... Arrêtes de jouer. Prends moi."

Il stoppa l'aîné dans son action et remonta sa tête jusqu'à lui avant de souder leurs lèvres. Il fit jouer sa langue contre la sienne et planta son regard azuré dans les orbes grises voilées de désir. C'était à Etienne de se libérer pas à lui. Le châtain avait trop attendu pour lui faire le plaisir d'une fellation. Matthew attrapa la chemise quadrillée de l'aîné et la jeta au travers de la pièce. Il fit de même avec son boxer, ses yeux toujours plantés dans ses conjoints puis il se rallongea sur le lit et fit glisser sa main le long de son torse, doucement.

"C'est pour toi Et'... Prends moi..."

"Non..."

Quoi ? Le blond n'eut pas le temps de penser à plus que ce simple mot l'anglais lui avait déjà mordillé doucement la base de cou et plaqué ses lèves contres les siennes pour un nouveau baiser. Il sentit sa langue contre la sienne mais le châtain se détacha pour s'allonger à ses côtés sous le regard étonné de l'irlandais. Puis il se sentit légèrement soulevé et il atterrit sur la bassin d'Etienne, ses mains descendant dans le creux de ses reins le faisant frissonner.

"Non pas cette fois.."

Leurs hanches se frottaient légèrement et Matthew sentait la verge de son compagnon frôler ses fesses. Inconsciemment, il donna un coup de bassin faisant pousser un gémissement au châtain. Le blond haletait, la chaleur était étouffante et sentir la virilité tendue d'Etienne contre lui le rendait petit à petit fou. Et le refus de ce dernier le mettait dans tous ses états. Il ne voulait pas continuer ? Il était déjà lassé ? Une peur lui tordit les tripes en contradiction avec son envie qui les lui tordait aussi... mais sûrement dans l'autre sens.

"C'est à ton tour... Échangeons les rôles... Fais moi l'amour Matthew... Je t'en pries... Moi aussi je veux voir comment c'est de sentir son amour en soit..." Il fit et légère pause puis reprit: "Prends moi toi..."

Matthew ouvrit de grand yeux et un long frisson le parcourut des pieds à la tête. C'était la première fois, enfin, qu'il allait être dominant. Il déglutit faiblement. Il avait peur mais d'une peur nouvelle. Une sorte d’appréhension mais Etienne semblait en avoir réellement envie. Alors doucement, il alla à la rencontre de la bouche du châtain, lui offrant le baiser le plus tendre et chaste qu'il est eu l'occasion de donner. Et lentement, il descendit sur le torse de l'aîné, toujours perché sur ses hanches puis remonta vers ses lèvres. Se laissant plus guider par son instinct que par de réelles pensées, il commença à faire rouler son bassin contre celui de son compagnon, gémissant contre ses lèvres. Puis, quand son désir devint insurmontable, il se positionna, faisant remonter les jambes d'Etienne en les caressant et les embrassant. Il jeta un regard au châtain.

"Je suis désolé..." Murmura-t-il en commençant à pénétrer son compagnon.

Il se stoppa immédiatement, se souvenant de la douleur qu'il avait ressenti quand il était à sa place. Sa main gauche remonta vers la joue du châtain et commença à la caresser tendrement. De son autre main, il se saisit de la verge de l'aîné et fit quelques vas et viens dessus pour le faire se concentrer sur autre chose. Il embrassa une dernière fois Etienne avant de s'enfoncer complètement en lui. Ses doigts s'activaient toujours autour de la virilité de son compagnon pour lui faire oublier la douleur. Il planta son regard dans le sien.

"T-Tu vas bien ? Respire... Ça va passer hein ?" Bégaya le blond, paniquant un peu.

Ses yeux azurés inquiets se perdaient dans l'océan cendré du châtain. Le sentir autour de lui le faisait soupirer de bonheur. Il avait du mal à se retenir mais il s'y força et attendit qu'Etienne lui donne le départ. Il ne voulait pas lui faire de mal, jamais.

Le châtain riait nerveusement devant le comportement de son copain, il semblait un peu perdu, ne sachant pas par où commencer. Il l'embrassa amoureusement, puis redescendit sur son torse pour retrouver à nouveau ses lèvres.
Il fit un mouvement de bassin qui les fit gémir à l'unisson, redonnant un peu de courage aux deux complices. Matt se pencha un peu, et fit remonter les jambes de l'ainé qui commençait à appréhender sérieusement. Même si il en avait envie, il savait que dans un premier temps la douleur serait insupportable, mais il croyais aussi en son ami, il savait qu'il était entre de bonnes mains, et étant donné qu'il avait déjà vécu cela, il espérait qu'il soit compréhensif.

"Je suis désolé..." Commença le cadet en entrant en lui de quelques centimètres qui firent retenir un cri à Étienne.

Le châtain ferma les yeux, son petit ami avait arrêté tout mouvement et il lui en était reconnaissant. Il sentit une main caresser sa joue, et une autre s'emparer de son entre-jambes. Il gémit, les mouvements du blond sur sa virilité lui faisaient un peu oublier la douleur qui, par chance s'estompait déjà un peu. Un tout petit peu. Mais ce n'était pas encore finit, et le plus dur n'était pas encore passé. Il ouvrit les yeux quand il sentit des lèvres sur les siennes, croisant les orbes couleur d'un ciel parfait et s'y arrêtant. Comme si le temps s'était tout à coup stoppé.
L'anglais sourit légèrement contre la bouche de son colocataire mais perdit ce sourire et referma les yeux quand il cru défaillir. Une sorte d'éclair lui traversa tout le corps, le déchirant, le brulant, et faisant tomber une larme le long de sa joue.
Il rouvrit faiblement les yeux, voir si il était toujours vivant, et croisa à nouveau le regard azur et emplit d'inquiétude de son ami qui le questionna aussitôt.

"T-Tu vas bien ? Respire... Ça va passer hein ?" Murmura le blondinet.

Oui, ça va aller, bien sur que ça va aller. C'est qu'une mauvaise phase... Tout va bien se passer maintenant. Pensait le châtain.
Les yeux de son amant cherchaient les siens, et son regard se faisait profond. Il frissonna.

-Tu... Je... Ç-ça va... J-je crois...

Il fit la grimace. Il pouvait lire dans les pupilles de son compagnon qu'il se retenait de ne pas gémir, pour éviter à l'ainé de se sentir seul. Il savait lui même ce que c'était, puisqu'il avait eu la même sensation. Les yeux encore emplit de larmes de l'anglais se plantèrent à nouveau dans ceux du blond.

-Tu... Te retiens pas de crier... Je t'en pries...

Il lui sourit faiblement, puis prit son courage à deux mains. Il se redressa un peu pour poser ses lèvres sur celles de son amant, puis se mouva un peu sous lui, histoire de lui donner le feu vert, tout en murmurant.

Etienne souffrait. Matthew le savait et il s'en voulait de ne pouvoir faire mieux que de le toucher pour estomper sa douleur. Les orbes grises étaient voilées et son visage était contracté dans un rictus douloureux mais malgré tout, le châtain souriait. Le blond le trouvait courageux de continuer à lui offrir son sourire alors qu'il ne se contentait que de lui faire du mal alors que lui, cela lui faisait du bien. C'était injuste alors l'irlandais se retenait, du mieux qu'il pouvait. Le châtain planta à nouveau son regard dans les pupilles dilatées de son compagnon.

"Tu... Te retiens pas de crier... Je t'en pries..."

A cette phrase, Matt ne put s'empêcher de gémir. Il le devait, il ne pouvait pas lui montrer qu'il prenait en partie son pied alors que lui était transpercé par la douleur. Mais il ne put se retenir quand l'aîné mouva son bassin sous lui et colla ses lèvres aux siennes. L'irlandais ouvrit les yeux prenant ceci pour un feu vert, encore plus quand Etienne souffla:

"Matt... Fais-moi du bien..."

Il débuta de lents mouvements des hanches cherchant le point où l'aîné sentirait encore plus sa présence. Les mouvements contre sa verge le rendaient fou petit à petit. Le châtain se contractait autour de lui et il savait qu'il ne répondrait plus de rien dans quelques minutes. Matthew se pencha vers le visage d'Etienne, lui saisit la nuque et l'embrassa passionnément avant de glisser vers son oreille.

"Je t'aime..."

Son cœur bondit dans la poitrine et il bougea. Plus profondément, plus rapidement. Ses gémissements étaient incontrôlables et ses soupirs emplissaient la pièce. Soudain, il donna un coup plus puissant et il sentit l'aîné se contracter sur lui. Un cri de plaisir lui échappa. C'était la première fois qu'il le faisait... comme ça. C'était la première fois qu'il le faisait, avec Etienne. Leurs bassins s’emboîtaient et leurs peaux claquaient. Ils soupiraient ensemble, ils ne faisaient plus qu'un. L'irlandais avait rêvé de ce moment, et il se déroulait là. C'était comme leur première fois. Ils s'aimaient, ils s'enviaient et maintenant, c'était à lui de lui montrer tout son amour. Matthew accéléra la cadence. Il passa sa main sous la nuque du châtain, et, comme précédemment, l'approcha de ses lèvres tout en continuant ses mouvements. Il gémissait contre cette bouche qu'il adorait explorer, il soupirait contre ses lèvres sucrées dont il était plus accro chaque jour. Il passait sa main dans ses cheveux soyeux humides et qui lui collait aux tempes. Il était magnifique avec ses yeux fermés par le plaisir et sa bouche entre ouverte, gémissant ouvertement pour lui. Il lui procurait ce plaisir. Le blond se saisit alors de la virilité de son petit ami et cala ses mouvements avec sa main. Il ne tarda pas à se déverser dans le châtain en poussant un cri. Après un moment qu'il ne consacra qu'à la reprise de son souffle, il s'allongea à côté d'Etienne, haletant mais, un sourire collé sur le visage. Il caressa doucement le torse humide de son petit ami et se releva pour se retrouver au dessus de lui. Il approcha sa tête et posa son front sur celui du châtain, plantant son regard dans le sien. (La rime c'est gratuit !) Leurs souffles se mélangeaient et l'irlandais sentit un brin de fatigue s’immiscer en lui. Il offrit tout de même à l'anglais un sourire rayonnant. C'était sûrement un des plus beaux moments de sa vie... il en était sûr ! Être aux côtés d'Etienne était sa joie de vivre, il était sa raison de continuer désormais.

"... Ex æquo ?" Souffla-t-il en souriant.

Aux mots d’Étienne, Matthew commença à bouger un peu, arrachant quelques cris de douleurs au châtain qui faisait encore la grimace. Les mouvements de la main de l'irlandais sur sa virilité se faisaient un peu irréguliers, car celui-ci, et l'ainé s'en doutait bien malgré l'effort du blond, prenait du plaisir à se mouver dans l'intimité de son amant.
Mais l'Anglais continuait à sourire. Premièrement, parce qu'il ne souhaitait pas affoler le blond qui, il le voyait, ne se donnait pas à fond par prudence. Deuxièmement, parce qu'il était heureux de passer ce moment avec son ami. Son presque-frère. Son âme sœur. Son petit ami. Matthew.

"Je t'aime..."Susurra justement le cadet en s'emparant de la nuque et des lèvres de son ainé.

Une sensation lui envahit le corps entier, faisant un peu s'estomper la douleur. Il n'avait jamais pensé que de simples mots pouvaient faire grandir une telle chaleur en soi.

-Moi aussi... Je t'aime... Lui répondit le mécheux, caressant le creux des reins du blond de sa main droite.

Soudain, le cadet accentua les mouvements, arrachant un cri au châtain. Un coup de rein un peu plus imposant le fit se cambrer légèrement sous le plaisir qui l'envahit. Il énonça le prénom de son amour, leurs respirations se saccadant encore un peu.
L’irlandais s'occupa bien de les faire gémir et soupirer encore un instant, embrassant son copain ou par d'autres actions et coups de bassins.
L'ainé ferma les yeux, subjugué par le bien-être, et gémit à nouveau quand le blond saisit sa virilité. Suivit de peu par un éclair qui le traversa de par en par, dilatant ses pupilles qu'il avait ouvertes par la même occasion. Il sentit un liquide se déverser en lui, et en frissonna, se vidant lui aussi.
Son souffle était totalement saccadé, irrégulier, discontinu. Il tremblait de tout son corps quand le blond se détacha de lui, provoquant chez le châtain un râle au passage.
L'irlandais se laissa tomber aux cotés de son copain qui lui jeta un regard. Il observa son visage, il aimait ce profil si finement dessiné, ce sourire qui se mariait si bien avec ces lèvres rosées, ces orbes couleur d'un ciel d'été, avec une lueur de malice en plus, et tout ces autres détails. Il admira aussi une gouttelette de sueur dévaler la tempe humide de son ami, et baissa les yeux, le buste de son blond se soulevait un peu maladroitement, d'ailleurs, le sien aussi.
Une main lui frôla justement cette partie du corps, le caressant quelques minutes, puis le cadet se redressa pour se retrouver à nouveau en position dominante.
Leurs fronts entrèrent en contact, et Étienne dut résister pour ne pas embrasser son copain. A présent c'était une guerre du bleu contre le gris. Leurs souffles et leurs sourires étaient semblables.

"... Ex æquo ?" Souffla soudainement le plus jeune, coupant le silence qui s'établissait dans la pièce où la chaleur était attaquante.

Le mécheux ne résista pas plus longtemps et mêla ses lèvres à celles de Matthew une seconde, puis planta à nouveau ses pupilles aux azures devant elles.

-Ex-æquo...

Puis, Étienne passa ses bras autour de la taille de son petit ami, et le tira sur lui, le faisant basculer et s'écraser sur son torse. Il remonta un peu le drap, sans trop les couvrir car ils avaient tout deux chauds.

-C'était... Ouawh... Ajouta l'ainé d'une voix cristalline.

Il soupira de bonheur puis reprit.

-Bonne nuit mon ange... Dors bien. Je t'aime.